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Édito

En 2018, le festival naissait d’une proposition, celle de « prendre le temps de prêter l’oreille aux réalités à ras du sol et les ébruiter à travers des créations sonores pour tenter de provoquer cet infime déplacement du regard. Un léger écart susceptible de faire bouger nos propres représentations, ces certitudes si ancrées qu’on ne les questionne plus, nous croyant éclairé·e·s quand nous ne sommes souvent qu’ébloui·e·s. Alors les petits riens nous bousculent. » 

Huit ans plus tard, ces désirs sont toujours présents. L’équipe du festival propose une nouvelle fois, et avec d’autant plus de ténacité, d’écouter ensemble, collectivement, ce que nous raconte le monde dans ses plis et dans ce qu’il dit de nous. Oser faire entendre d’autres voix face à ses furieuses turbulences ! Oser suspendre un tempo agité, amortir les cris assourdissants, réduire les acouphènes collectifs ! Oser exister quand la précarité est encore plus menaçante ! Comment atténuer la violence de ce vacarme à notre échelle et avec peu ? Nous vous proposons d’emprunter des itinéraires bis hors des autoroutes de la pensée établie, s’y trouvent souvent des imaginaires foisonnants et perméables aux bruits des autres.

Pour cette édition, nous avons renoué avec une matière sonore animée par le mouvement et le changement d’état. Nous avons exhumé des supports magnétiques enfouis, comme une archéologie sonore qui mêle les temporalités et révèle l’histoire des choses et des êtres. Nous sommes allé·e·s chercher des « presque rien » au creux desquels les personnes comme les langues se déplacent. Les zones frontières résonnent, à travers la mémoire des personnes qui les traversent, et transmettent l’empreinte de leurs vécus « dépaysés ». Nous sommes entré·e·s dans la tessiture et la musicalité de la voix pour parcourir les paysages linguistiques et géographiques des mots. Nous en avons perçu la part sensible, celle des réalités cachées dans l’arrière-boutique du langage pour atteindre les récits et les failles qu’il charrie. Nous avons tendu l’oreille aux œuvres qui explorent des circularités, des espaces de liaison et des lignes courbes.

Prenez le temps de vagabonder sur ces chemins de traverse ! Vous participerez bien à un réveillon de fin d’année où l’on chante plus ou moins faux en famille ? Vous goûterez bien à la légèreté d’une ode aux glaces disparues, à la banane ou saupoudrées de crottes de lapin congelées ? Vous vous abandonnerez bien aux notes du Cérou à bord d’un canoë ? 

Venir au festival Rien à Voir ! c’est voler quelques minutes ou quelques heures au tumulte du monde pour éprouver la puissance évocatrice du son et déployer des paysages réels ou imaginaires. Osez vous déplacer à Monestiés et vous laisser transporter ?

Vendredi 4 juillet à 18h30 · Librairie L’Hibernie · Carmaux
Ouverture du festival avec Papier Machine

Lectures · écoutes · vernissage d’exposition suivi d’un verre partagé
Entrée libre et gratuite – Réservation conseillée 09 83 85 54 47 – lhibernielibrairie@gmail.com

Samedi 5 juillet de 10h-00h & dimanche 6 juillet de 10h-19h · Monestiés

Itinéraire sonore · écoutes en canoë sur le Cérou · performances · rencontres avec des artistes · création collective bruitage · installation · cartographies sonores · balade ornithologique

Focus programmation · artistes invité·e·s · billetterie à venir